Taxi Teheran, de Jafar Panahi (2015).
تاکسی
VF: Taxi Téhéran, de Jafar Panahi (2015)
Revu dans le cadre du cycle « Le Vrai du Faux » de @mk2institut.
Au-delà de la prouesse technique, claustrophobique à souhait, d'une délicate honnêteté artistique qui le dispute à une violence systémique absolument insoutenable, ce road-movie urbain frise le cinéma expérimental, avec un concept pourtant minimal, dans une déclaration d'amour d'une profondeur abyssale et lumineuse envers l'humain.
Un film culturellement révolutionnaire, déchirant, d'une grande tendresse, d'une envergure monumentale.
Un chef d'œuvre, dont je me sens a posteriori si fier d'avoir accompagné les élèves que j'ai eu en charge une année dans le cadre de Collégiens au Cinéma. Mon cerveau savait, n'a sûrement pas eu les mots à l'époque, mais le voici rappelé à l'ordre par ce docufiction sublime et incontournable.
Je ne me remettrai jamais de ce Panahi, qui se cite lui-même dans un jeu intertextuel avec Andrei Tarkovski. Du génie.
Le plus dur, mais le plus beau aussi, dans ce film, c'est, le long de la montagne de l'infâmie, cette descente en rappel simple et limpide que, même dans nos sièges occidentaux privilégiés, personne, je dis bien personne, n'a de ceinture de sécurité.
Solaire autant que "broody" (mélancolique + taciturne + pensif), rien ne peut préparer à ce choc automobilo-cinématographique, une transcendance universelle de tous les langages.
Jafar Panahi SAVES.
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