MaXXXine, de Ti West (2024).

[CETTE CHRONIQUE CONTIENT DES SPOILERS]

Dernier opus de la trilogie de West & Goth, ce thriller, toujours aux prétentions méta, esthétisé mais putassier, divertit mais ne transcende pas.

Surfer sur les 80's et filmer des lieux iconiques (un vidéo-club, une boîte de nuit, le Hollywood Walk of Fame, le Bates Motel et sa maison, les studios de tournage de Tinseltown, le panneau à flanc de montagne, etc.), soit - heureusement, c'est fait avec une sorte de respect.

Malheureusement, avec 40 ans de retard et malgré une tentative de crescendo, la teneur "anti-climactic" (décevante, donc) du film fait apparaître la vacuité de son scénario, flingué de pseudo-morceaux de bravoure (des meurtres gratuits), rédhibitoires à tout suspense. 

L'identification laborieuse à une héroïne sans capital sympathie et un misérable twist artificiel, voire indigent, qui émule de bons gros poncifs de slasher sans succès, participent du sentiment frauduleux qu'un public conscient des références convoquées ressentira devant MaXXXine. User de lettres capitales pour gonfler la dimension du film ne marche pas. On reverra Zodiac de David Fincher ou Summer of Sam de Spike Lee.

Il y avait pourtant une sacrée galerie de personnages:
- un "dick" (détective privé) campé par un Kevin Bacon cabotin à la Blood Simple (frères Coen)
- un duo de flics de la crim' (Bobby Carnavale & Michelle Monaghan) censés apporter un soulagement comique 
- des actrices souvent porno (e.g. la musicienne Halsey) à la Body Double (De Palma)
- un impresario (Giancarlo Esposito) à la Better Call Saul
Hélas, comme mon emploi du temps de l'imparfait en témoigne, le film a des défauts évidents et manque de "payoff" (libération de la satisfaction pour le public). 

Grâce à des images léchées et un "sound design" approprié, ce succédané de téléfilm à gros budgets n'est pas non plus médiocre.

Au final, on s'en tamponne que quasi tout le monde meurt sauf Maxine, dont le nom remplacera le panneau Hollywood. Théorie: West & Goth se rafraîchissent l'été en mangeant des quartiers du proverbial melon qu'ils ont chopé. Fait: ça se prend douloureusement au sérieux.

On n'oublie pas l'agression commise sur un figurant par Goth.

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