Sirāt, d'Oliver Laxe (2025)
Rien ne pouvait me préparer au choc esthétique, physique et intellectuel que fut Sirāt pour moi et ma mère, co-spectatrice.
Dès le 1er plan, la 1ère note de musique, j'ai ressenti en mon for intérieur qu'il s'agissait bien là d'un Prix du Jury cannois. Je n'avais pas ressenti pareille hypnose depuis La Clepsydre de Has, vu une telle diversité des corps de ma vie, parcouru un road-trip de guerre qui ne murmure que son nom comme Apocalypse Now de Coppola en son temps, vécu une errance si désabusée à la Meek's Cutoff de Reichardt, été aveuglé par la poussière et goûté l'essence et entendu la transe et touché la grâce et senti la mort à chaque seconde de ce survival unique en son genre, à ranger aux côtés des meilleurs films australiens ou d'A Boy And His Dog.
Aride, hybride, transcendental, polyglotte, d'une maîtrise formelle folle, innovant sur le terrain du post-apo pourtant déjà balisé par de nombreuses pierres angulaires avant lui, Sirāt est un film-monde, -somme, spirituel et phénoménal, qui assume sa prétention de l'être.
Marqué-e à même la chair, le-a spectateur-ice reste emprisonné-e dans ce manifeste guerrilla, hippie, punk, à la poésie détonnante et profondément ténébreuse, malgré le soleil brûlant de l'aube d'une humanité tombée dans la révolution du temps, dépassant ses horizons cinéphiliques.
Balise indescriptible et incomparable d'un nouveau cinéma mondial dont Oliver Laxe est l'indéniable parangon et porte-étendard, cette masterclass confine déjà au culte, offrant une expérience durable dans laquelle on aimerait, peut-être de manière masochiste, continuer de se perdre.
Absolument dingue et méritant tous les éloges qui l'entourent depuis sa révélation au printemps, Sirāt, sous l'égide du génie producteur d'Almodóvar, est une bouée à laquelle se raccrocher pour ne jamais oublier que dans l'art, réside un outil de salut face à l'insurmontabilité du deuil et à l'irrémédiabilité de chaque chose.
Un pur chef-d'œuvre.
Mention spéciale, immense bravo et remerciements éternels à toutes les personnes au générique.
Pour aller plus loin, je propose un jeu-concours. Voici les règles pour participer:
- copier-coller le lien de cet article et le partager en hyper-lien en story Instagram en taguant @ frantic_myriad ; envoyer l'article directement à quelqu'un + m'en montrer la preuve (capture d'écran) fonctionne aussi.
- trouver les références audiovisuelles dans le carrousel ci-dessous ; elles sont au nombre de 20 ; m'envoyer vos réponses par DM Insta ou par email @ rubylycee@gmail.com ; pour 10 références minimum trouvées, vous gagnez un DVD ; pour 15 références minimum trouvées, vous gagnez 2 DVDs ; pour un carton plein de 20/20, vous gagnez 3 DVDs + une surprise personnalisée.
Bon jeu à tout le monde, et surtout voyez Sirāt si ce n'est pas déjà fait.
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