Point Break, de Kathryn Bigelow (1991)
Monument d'action, qui augure des émules 90’s, porté par deux éphèbes à la rivalité crypto-gay jusqu'au mano-à-mano au bout du monde, peuplé de seconds rôles croustillants, Point Break est un film euphorisant: plages musicales contemplatives à effet ASMR couplées à des 🎶 pré-existantes, dialogues over-the-top à la cop buddy movie, moments de bravoure (culture du surf/sports extrêmes ; braquages de banques ; courses-poursuites police vs. “criminels”), le film prend son temps, crée une galerie d’individus iconoclastes dans un crescendo haletant, judicieusement équilibré: divertissement pop-corn, réflexion spirituelle autour de l’océan, quête d'un rêve tout américain. Les personnages trouvent leur liberté propre, transcendant les frontières bien/mal, morale/crime, amour-amitié/trahison.
À l’époque, Kathryn Bigelow dynamita le manichéisme d’ordinaire de rigueur en proposant une exploration mythique, politisée d’une masculinité dévoyée, avec un female-gaze queer, transformant les stéréotypes du/de genre en un récit initiatique. Appel à l'aventure, illustration originale de destins accomplis/en construction, dans des USA post-Reagan, en proie au capitalisme sauvage mis à mal, ce nec plus ultra me marqua d'un sceau révélateur: un film solidaire, fait avec cœur, dont l'âme palpable posa encore davantage les jalons d'une filmographie¹ unique à Hollywood.
Imho, Point Break représente un marqueur si fort qu'il influencera des mastodontes, comme Heat de Michael Mann (1995) ou Avatar: Way of Water de James Cameron (2022).
Ce fut avec grand plaisir qu’à l’occasion d'une Movie Night, je partageai avec des amis un nouveau visionnage de ce film-culte, avant que je n’aille explorer deux propositions antérieures et tout aussi iconiques de Bigelow: Near Dark (1987) et Blue Steel (1990), dont les DVDs m’attendent sagement.
Je recommande tout Bigelow, artiste certes oscarisée mais mesestimée.
¹ souvent malheureusement réduite à sa relation passée avec James Cameron, à propos duquel il convient de reconnaître qu’il participa à Point Break en tant que producteur
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