40,000 Years of Dreaming, de George Miller


Antérieurement aux tentatives de mettre de l'eau dans leur Great Northern amorcées à l'orée du nouveau millénaire (JO de Sydney, 2000 ; discours de Kevin Rudd, 2008, et création du National Forgiveness Day), cette compilation de près de 60 films, appuyée par des recherches historiographiques d'une grande rigueur, établie et narrée (comme la tradition orale du Rêve éponyme l'édicte) par George Miller (une des figures les plus éminentes du cinéma australien), est d'une vibrance incontournable à plus d'un titre.

Des prémisses en 1906 (avec The Story of the Kelly Gang sur des “larrikins”) à la Nouvelle Vague Aussie (notamment Peter Weir), des films de la Ozploitation aux chemins de traverse déviants (Sweetie de Jane Campion, 1989; Bad Boy Bubby de Rolf de Heer, 1993), sans oublier les métrages queer (dont Priscilla, Queen of the Desert de Stephen Elliott [1994] et Love and its Catastrophes de Emma-Kate Croghan [1996] portent le fier étendard), tonton George synthétise près d'un siècle d'une filmographie à l'intersection des luttes anti-racistes, anti-capitalistes, anti-fasciste et féministes, dans un listing thématique et non-chronologique, rendant compte de la nature (vs. culture) d'un patrimoine géo-socio-politique bariolé, marqué par le colonialisme des débuts, se positionnant par rapport à un Hollywood auquel il propose une riposte, sans oublier le sillon essentiel creusé par des œuvres aborigènes (e.g. Jedda de Charles Chauvel, 1955, premier film australien en couleurs et premier dont les rôles principaux sont joués par des Natifs Indigènes).

Ce documentaire, plaidoyer essentiel contre les violentes dynamiques d'oppression et les inégalités inhérentes à cette "terre du long weekend", fait le constat édifiant d’une civilisation occidentale malade qui le dispute à une vitalité cinématographique unique au monde, tournée vers un avenir créatif qui chante l’espoir augmenté d'un Zeitgeist un peu moins sordide.

Disponible gratuitement (sans sous-titres):

Ou bien dans les bonus de The Last Wave (Peter Weir, 1977), dans le coffret édité chez GCTHV.

Pour aller plus loin: le teen drama Heartbreak High.


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